L’influence des médias

Les acteurs sociaux utilisent les médias afin de s’adresser à un maximum de personnes. Ils ont le pouvoir de manipuler l’information puisque ce sont eux qui la diffuse, ils peuvent donc manipuler l’auditeur.

Certains évènements vont être plus ou moins médiatisés, ce qui va entraîner soit un sur-médiatisation de l’évènement en question, ou bien une sous-médiatisation. En effet, les médias à l’heure actuelle joue un rôle très important dans notre vie quotidienne, comme l’a démontré Gérard Mermet grâce à une étude qui a montré que les téléviseurs restent en moyenne allumés 5h28 par jour (en 2001),  pour une écoute moyenne quotidienne de 3h19. Une grande partie de l’apprentissage social passe par les médias.

D’après le psychologue McGuire (1986), la fonction principale des médias est d‘influencer les attitudes, comportements de l’auditeur dans les directions voulues. Les médias tentent en pleine conscience d’influencer les attitudes de l’auditeur, c’est pourquoi chaque année, des millions d’euros sont investis dans les médias afin qu’il nous « force » à adopter telle ou telle attitude. Ils peuvent par exemple influencer jusqu’à pouvoir faire changer notre opinion à propos de candidats politiques, de produits de consommation, ainsi que de mettre en avant telle ou telle association. L‘information doit suivre des étapes afin que celle-ci soit bien assimilée par l’auditeur, c’est pourquoi il doit porter une attention suffisante à l’information afin qu’il puisse y porter un intérêt. Il doit ensuite la comprendre, c’est à ce moment que l’auditeur décidera ou non s’il doit se laisser influencer par le contenu du message pour le mémoriser. Après, c’est à l’auditeur de se souvenir de l’information et de s’en rappeler au moment voulu (exemple : quand il est dans un magasin et qu’il passe devant le produit qu’il a vu). Cependant, toujours d’après McGuire, on peut aussi observer des effets contradictoires, par exemple un message ayant une forme trop divertissante, le message que les médias veulent faire passer ne sera pas mémorisé.

Il existe différentes attitudes face aux médias, comme la « spirale du silence », c’est à dire que les médias donnent une opinion qui leur sont propre. Ainsi, les personnes ayant accès à ce message croiront que c’est celle que le plus grand nombre de personnes partagent. C’est pourquoi ces personnes n’osent pas émettre leur opinion, de peur d’être en marge de la société, bien que d’autres personnes puissent penser comme elles. C’est pourquoi les opinions que la plupart des gens ont sont celles qui sont médiatisées.

L’influence des médias se fait en renseignant, informant les lecteurs sur l’opinion des français sur tout les sujets à travers des sondages, cela permet aux français de se positionner de se situer par rapport à la majorité des français.
La population est majoritairement d’accord pour dire que les sondages reflètent bien leurs opinions (59%) selon les
sondages de l’IFOP, ( institut Français d’opinion publique leader en France). Toujours d’après les sondages de cet institut, les Français aurait également tout d’abord le plus de confiance en la radio, suivit de la presse écrite, troisièmement en la télévision puis Internet en dernière position même chez les jeunes. On que cela peut s’avérer contradictoire avec leurs actes.

A/ Au niveau économique

Indice Achat Internet

En effet, si d’après les sondages Internet inspire peut confiance à la population on peut observer d’après une étude réalisée
par l’IFOP sur le compte de Nurun, qui est une entreprise internationale dont le but est la stratégie interactive, le marketing, la création de sites web…

L’étude NetImp@ct prouve également la notoriété de la publicité et mesure également l’efficacité d’internet.
Selon Jérôme De Labriffe, directeur de l’IAB « L’Interactive Advertising Bureau » :

Les derniers chiffres publiés positionnent désormais l’internet comme un support incontournable pour le développement d’une stratégie marketing ou de communication cohérente, qu’il s’agisse d’une marque ou d’un produit.   (communique-de-presse.com)

On constate que le média qui influe le plus la population interrogé avant un achat est internet.

Source du document: http://fr.slideshare.net

Les médias peuvent influer les individus à consommer notamment grâce aux publicités véhiculées en masse par un grand nombre de médias afin de nous informer des nouveautés que l’on serait susceptible d’acheter. Ces publicités créent des besoins en vantant les mérites de tel ou tel produit, enseignes etc dont on pourrait continuer à se passer et créent alors l’impulsion de l’achat. Elles maintiennent alors la demande et jouent donc un rôle sur l’économie. Avant d’être diffusées, les publicités sont pensées de façon à toucher au mieux le public afin de renforcer le besoin c’est notamment la tâche de scientifiques spécialisés en neuroscience et qui pratiquent le neuromarketing. Ils ont pour travail d’analyser les réactions des consommateurs éventuels afin d’améliorer au mieux la publicité grâce à des systèmes qui permettent d’analyser la manière dont un cerveau réagit face à certaines images et sons.

Etude de cas: La crise financière

La crise financière mondiale qui a commencé en 2007 est une crise financière marquée par une crise de liquidité et parfois par des crises de solvabilité tant au niveau des banques que des États, et une raréfaction du crédit aux entreprises. Amorcée en juillet 2007, elle trouve son origine avec la crise immobilière aux Etats Unis mais aussi avec les pertes importantes des établissements financiers provoquées par la crise des subprimes. C’est la crise la plus grave de l’histoire des bourses de valeurs, après celle de 1873, découlant de la crise bancaire de mai 1873.

La crise financière de l’automne 2008 amplifie le mouvement et provoque une chute des cours des marchés boursiers et la faillite de plusieurs établissements financiers. Pour éviter une crise systémique, les États doivent intervenir et sauver de nombreuses banques ce qui provoquera une crise de la dette publique en Islande d’abord puis en Irlande. Par ailleurs, elle provoque une récession touchant l’ensemble de la planète. Les finances publiques ont été lourdement sollicitées pour résoudre cette crise. Le déficit public s’est creusé dans de nombreux pays, après un recul du produit intérieur brut mondial de 2,2 % en 2009.

Malgré tout la crise perdure. Dans certains pays comme la Chine, les prêts bancaires ont fortement progressé. Aussi, début 2010, l’afflux de liquidités fait craindre l’éclatement de nouvelles bulles dans l’immobilier chinois, les bourses, les emprunts d’États et les métaux. En Europe la crise de la dette publique a souvent, notamment dans le cas irlandais, la crise financière en toile de fond.

Nous avons envoyé des questionnaires concernant toutes les études de cas suivantes. La référence  « au questionnaire » dans les phrases qui suivent correspond à ce questionnaire. Plus de la moitié des personnes ne se considèrent pas influencées par la médiatisation de la crise mais tout simplement par les conséquences de la crise qui les incitent à être plus prudent, le coût de la vie qui augmente… Pour être avoir l’avis d’un professionnel, nous avons été voir Franck Gervais, rédacteur en chef à Radio France. Nous lui avons aussi poser des questions sur les différentes études de cas.

Pensez-vous que les informations diffusées sur la crise financière aient un réel impact sur les auditeurs?

Oui je pense que ça créer un climat. Quand la bourse chute, elle chute. Quand l’immobilier aux Etats Unis chute, elle chute. Déjà on le voit très bien que ça a des conséquence sur la vie de tout les jours, que l’économie est en difficultée, le chômage augmente, l’immobilier et plus tendu. Alors effectivement en ce moment les informations sont « c’est la crise », elles sont pas très joyeuses il faut le reconnaître. Cela incitera peut être les gens à ne pas investir mais plutôt épargner, se mettre de l’argent de côté, à faire un peu plus attention. Je pense qu’elles informent les gens et répondent à un besoin aussi. Les gens étaient inquiets quand même en 2008 quand les banques ont toutes faillies chuter. Là effectivement on a commencé à avoir des retours, les gens se demandaient s’ils n’allaient pas perdre leur argent, leurs épargnes. Et je pense qu’ils avaient à juste titre raison de s’inquiéter. D’ailleurs quand on voit les mesures qui on été prises, d’injecter des milliards d’euros comme ça, c’est qu’il y avait vraiment péril à la demeure. C’est comme Obama, il a failli perdre ses deux grosses entreprises General Motors et Chrysler qui étaient au bord du dépôt de bilan, au bord de la faillite. L’Etat est intervenu aux Etats Unis, l’Etat a nationalisé des entreprises automobiles pour sauver, sinon c’était la fin de l’industrie automobile américaine. Il ont investi 60 milliards de dollars  je crois. Après eux ils financent leurs dettes avec la Chine donc ils ont peut être pas les mêmes soucis que nous mais bon.. Donc, non je pense que la situation était critique et les gens étaient bien informés et avaient raison de s’inquiéter, peut être pas de paniquer, mais de s’inquiéter ou du moins se poser des questions. Cette époque là était intéressante parce qu’il y avait plein de dépôts de bilan et d’un point de vu journalistique et de traitement de l’information 2008-2009 on passait nos journées à annoncer des mauvaises nouvelles c’était de l’info, c’était la réalité, mais c’était vraiment anxiogène. Donc a un moment on s’est dit il faut que chaque jour on ai une bonne nouvelle à annoncer, un truc plus léger, un petit reportage… On se permet ça, dans la grisaille ambiante, ce matin on a ouvert le 8h avec un reportage sur les fromagers de l’Eure qui posent nus ou dénudés, c’est une pirouette un contre pied. Dans l’actu, il y a des fonctionnaires qui ont manifesté hier, il y avait les péages qui augmentent, l’épidémie de galle qui persiste en Haute Normandie… D’ailleurs je pense que ce matin on a retenu essentiellement ce sujet, enfin ont a surement retenu aussi que les péages augmentaient parce que ça, ça touche au porte-monnaie. Et cette histoire de calendrier les aura changé de tout ce qu’ils entendent ailleurs, dans l’info.

B/ Au niveau social

Depuis l’explosion des médias, les citoyens sont appelés à la vigilance car il y a une forte propagation de fausses nouvelles, de rumeurs. On a souvent des images préconçues, les stéréotypes, habituellement admises donc véhiculées et notamment par les médias. On connait les stéréotypes sexistes, professionnels, physiques, nationaux et raciaux et bien d’autres qui peuvent nuire à bon nombre. En effet, l’image que l’on peut se faire de quelque chose n’est pas toujours une réalité or, comme on peut la voir représentée dans de nombreux médias cela entre dans les moeurs.

Parfois, les gens se sentent manipulés par les médias, car on ils reçoivent trop d’informations qui souvent manque de cohérence les unes entre les autres, ce qui les incite à se méfier de certaines informations. En plus, à cause du développement de l’internet, il est très facile de créer un blog et de diffuser des informations. Or, celles-ci ne sont parfois pas vérifiées par l’auteur, ce qui peut entraîner une polémique à propos d’un sujet non fondé. En effet, on constate une forte hausse du nombre de blogs, que l’on pourrait dénombrer entre 20 et 30 millions.

Criminalité

La médiatisation d’un sujet d’actualité à un impact sur l’opinion publique, certains évènements ou informations ne sont pas beaucoup traités et qui peuvent choquer comme par exemple le taux de criminalité aux Etats Unis qui est bien plus faible que celui de l’Europe. Or la plupart du temps où l’on entend parler des Etats Unis ce sont pour évoquer des fusillades, tueries… On a aussi cette image reflétée dans les séries américaines tandis que depuis une vingtaine d’année, si leur taux de criminalité baisse le notre augmente.

Source: contrepoints.org

D’autres évènements et informations sont sur-médiatisés et n’intéressent pas forcément, c’est le cas avec la fin du monde. Même si cela à pu être pris au sérieux par d’autres, un grand nombre n’a pas été touché par cette information.

Etude de cas: La « fin du monde » du 21/12/12

Les prédictions pour décembre 2012 ont été un phénomène sociologique fondé sur plusieurs annonces de grands changements ou d’évènements cataclysmiques pour le 21 décembre 2012. Cette date, qui marque à l’origine la fin des 5 125 années d’un cycle du compte long du calendrier maya, a été interprétée par certains comme la fin définitive de ce calendrier.

L’interprétation New Age de cette transition postule que cette date était censée marquer le début d’une nouvelle ère au cours de laquelle la Terre et ses habitants devaient connaître une transformation spirituelle ou physique radicale. Selon d’autres, le 21 décembre 2012 marquait la fin du monde ou une catastrophe similaire. Parmi les différents scénarios évoqués, on peut citer un maximum du cycle solaire ou une collision de la Terre avec un trou noir, un objet géocroiseur ou l’hypothétique planète Nibiru.

Au fur et à mesure que ces prédictions ont été médiatisées, de plus en plus de spécialistes de diverses disciplines ont expliqué en quoi ces annonces de changements reposaient sur des informations erronées ou des hypothèses irrationnelles. Les mayanistes ont avancé que des prédictions concernant une catastrophe n’ont été trouvées dans aucun codex maya existant et que l’idée de la « fin » du compte long du calendrier maya en 2012 était une mauvaise interprétation de l’histoire et de la culture maya. Les astronomes ont qualifié ces prédictions de pseudo-science et ont fait remarquer qu’elles étaient contredites par de simples observations astronomiques. 21 12 12

En 2011, l’office du tourisme mexicain a déclaré son intention d’utiliser l’année 2012, sans sa connotation apocalyptique, pour relancer l’industrie touristique du pays gravement touchée par la lutte contre les narcotrafiquants. L’initiative espère jouer sur l’attrait mystique des ruines mayas.

Le scénario du film de Roland Emmerich 2012 est fondé sur cette prédiction de la fin du monde. Le lancement de ce film a été accompagné d’un marketing viral fondé sur l’édition du site internet d’un institut scientifique fictif (The Institute for Human Continuity) appelant les personnes à se préparer à la fin du monde. Comme cette promotion ne mentionnait pas le film, certains spectateurs furent apeurés et contactèrent des astronomes. Malgré les nombreuses critiques concernant la campagne de promotion, le film devint l’un des plus gros succès de 2009 avec environ 770 millions de dollars de recettes dans le monde.

Le film Mélancholia de Lars von Trier sorti en 2011 évoque une planète émergeant de derrière le Soleil et menaçant d’entrer en collision avec la Terre. En annonçant l’achat du film par sa société, le directeur de Magnolia pictures déclara dans une conférence de presse, « comme l’apocalypse de 2012 est sur nous, il est temps de se préparer à une cène cinématographique ».

Les prédictions de 2012 ont également inspiré les chansons 2012 (It Ain’t the End) de Jay Sean, Till The World Ends de Britney Spears ou encore On va tous crever de Didier Super.

Egalement de nombreuses émissions présentant cette fin du monde, avaient été diffusées sur de nombreuses chaînes.

Cette prétendue fin du monde s’est révélé être un véritable business pour certaines entreprises. De peurs des risques, certains n’ont pas hésité à débourser des sommes allant jusqu’à 45 000€ pour 8 mètres carré pour obtenir un bunker équipé. Durant l’année 2012 une entreprise spécialisé dans la construction de ces abris antiatomiques a vu son chiffre d’affaire augmenter de 15% ,  sans prendre en compte les points de vente disposant de kit de survie…
Tout cela malgré les communiqués de la Nasa qui ont démenti cette fin du monde :  nasa.gov

Franck Gervais nous a aussi donné son avis:

-Pensez vous que la fin du monde pour le 21 décembre ai été un buzz médiatique? 

Ouais, là on le voyait venir. D’ailleurs on l’a traité souvent sur le ton de la rigolade. On l’a pris sur le ton la farce. Un peu sur le ton des médias qui se moquent des médias aussi. A Buragarach (cf: lieu qui devait être préservé de la fin du monde) il y avait des hurluberlus et encore plus de journalistes alors.. Le lendemain on en parlait plus. En tout cas, ça a permis aux médias de faire quelques articles. Après, il y a toujours ces originaux, ces gens qui pensent que la fin du monde approche, mais bon un jour il y aura certainement la fin du monde. Oui c’est un buzz médiatique. Maintenant avec les réseaux sociaux, internet les informations, même fausses, sont entretenues au goût du jour.. Mais je pense que ce buzz a été entretenu sciemment, c’était presque un travail de journaliste pour entretenir ce sujet.

On peut alors dire qu’effectivement cette fin du monde a été un buzz médiatique, sur médiatisée à des fins commerciales comme on a pu le constater avec les différents films, émissions, musiques dus à ce phénomène, et notamment le tourisme au Mexique… Mais aussi un buzz pour divertir, que ce soit au niveau des gens qui ont reçu l’information et ceux qui l’ont diffusée.  On d’ailleurs voir que cela n’a pas été pris au sérieux avec un sondage réalisé par m6 la veille pour le 19/45 :

 Croyez vous à la fin du monde le 21/12/12 ?

– 6% oui – 91% non – 3% ne se prononce pas

A une plus petite échelle, les personnes ayant répondu à notre questionnaire ont tous été d’accord sur la question. Pour eux c’était bel et bien un buzz médiatique qui n’intéresse « absolument pas » et que c’est même  » jouer avec la psychose des gens » , « donner de mauvaises idées aux personnes un peu faibles »,  » une aubaine commerciale » .

C/ Au niveau politique

L’outil Internet change les rapports entre médias politiques et opinions en brouillant la distinction entre citoyens et journalistes tout en enrichissant le débat démocratique.

Selon un sondage de l’IFOP, une majorité des français déclare que la presse écrite et la télévision ont joué un rôle dans leur décision de vote. De plus, les personnalités politiques viennent rechercher l’adhésion de l’opinion publique grâce aux médias, les spécialistes de la communication jouent maintenant un rôle essentiel dans la mise en place d’une campagne politique.  Dans déroulement des campagnes électorales aujourd’hui l’accès aux médias audiovisuels est essentiel en dehors des meetings et des différentes visites. C’est le moyen utilisé par les partis pour se faire connaître du grand public et ainsi faire connaître leurs idées et programmes. Selon la loi sur la liberté de communication du 30 septembre 1986, modifiée en 1989, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) doit assurer la possibilité aux différents partis et/ou candidats de délivrer leur message et de bénéficier d’une égalité de traitement même en dehors de la campagne officielle. Il fait ainsi respecter le pluralisme électoral dès la « pré-campagne ». Les différents partis n’ayant évidemment pas les mêmes moyens, peuvent alors disposer gratuitement d’un temps d’antenne à la radio et à la télévision.

Nous avons toutes les « nouveautés » du monde politique par les médias, nous ne savons donc par si celles-ci sont manipulées en fonction de l’idéologie du média en question. En effet, les médias nous informent très régulièrement des actions des hommes politiques: nous savons quels sont les déplacements du président de la république, ce qu’il fait, ce qu’il dit… Toutes ces informations accumulées forment un « dossier » sur les hommes politiques, auprès du quel la population peut se renseigner afin de forger son opinion. On suit donc constamment les hommes politiques grâce aux médias, néanmoins, nous ne savons pas si certains évènements sont plus ou moins médiatisés en fonction de l’appréciation de cet homme politique. Nous avons donc demander à Franck Gervais si l’information était manipulée:

-L’opinion des journalistes influence t-elle la manière dont est retranscrite l’information?

On a chacun nos opinions mais il faut faire abstraction de ça, il faut essayer dans la mesure du possible d’être le plus neutre, mais la neutralité ça veut dire un peu fade, mais en tout cas le plus nuancé pour que tout les avis sur un sujet puissent être exprimés, entendus.
On an fait le bilan de la centrale nucléaire de Penly avec le directeur. Un bilan qui est plus ou moins contesté par les écologistes, les associations anti-nucléaire. Mais on fait parler aussi les associations, ça fait parti des fondamentaux de base du journalisme. Il y a deux partis, il faut faire parler les deux et si ce n’est pas le cas il faut dire pourquoi un des deux partis ne veut pas parler…

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-Est ce que les sponsors et publicités influencent-ils certaines informations diffusées? Par exemple selon vos sponsors, vous n’allez pas critiquer la marque.. vous n’allez pas être objectif par rapport à cette marque.. 

Non, non non… En tout cas nous à la rédaction on ne se pose jamais ces questions là… On se pose des questions effectivement sur des évènements ou on est partenaire… Mais même, il n’y a pas d’obligation de traitement de sujet sur un partenariat. Cela concerne la radio mais pas la rédaction, la rédaction est totalement indépendante de tout ça. On peut avoir une campagne de pub du département de la Seine Maritime ou de la région Haute Normandie ça nous empêche pas de ramener les infos sur des sujets où il y a débat, où il y a des critiques, de faire passer les critiques qui sont adressées au conseil général ou à la région… Et puis je pense que ça fait partit du débat journalistique, citoyen, de la démocratie et d’ailleurs ces institutions ne s’en offusque pas. Parfois ça les embêtent un peu mais ça fait partit de notre vie démocratique en France et je pense qu’il n’y a pas trop de débat là dessus. J’ai pas l’impression qu’en tout cas localement ça pose des problèmes.

Etude de cas: L’affaire DSK

L’affaire Dominique Strauss-Kahn (abrégée en affaire DSK) ou affaire du Sofitel de New York est une affaire judiciaire de droit commun relative aux accusations de Nafissatou Diallo pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration contre Dominique Strauss-Kahn. Elle affirme qu’il a commis ces actes le 14 mai 2011, dans la suite 2806 de l’hôtel Sofitel de New York, où elle est employée comme femme de chambre depuis 2008.

Compte tenu de la gravité des actes invoqués, la juridiction de l’État de New York procède à la mise en détention provisoire de Dominique Strauss-Kahn et engage une procédure pénale. Celui-ci nie les accusations et fait savoir qu’il plaidera « non coupable ».

Son arrestation connaît un retentissement international, entraîne sa démission du poste de directeur général du Fonds monétaire international(FMI) et l’empêche de se présenter à la primaire présidentielle socialiste de 2011, alors qu’il était pressenti comme favori.

Le 19 mai 2011, un grand jury l’inculpe ; le lendemain, il est transféré de la prison de Rikers Island à un appartement de New York pour y être placé en résidence surveillée. Le 6 juin, il plaide « non coupable », ce qui ouvre la voie à un procès pénal. Il est libéré sur parole lors de l’audience du 1er juillet, le procureur ayant mis en doute la crédibilité de la plaignante. Les charges pesant sur Dominique Strauss-Kahn sont officiellement abandonnées le 23 août 2011, ce qui met un terme à la partie pénale de l’affaire. Deux plaintes sont déposées devant un tribunal civil par Nafissatou Diallo et par Dominique Strauss-Kahn. Le 10 décembre 2012, une transaction intervient entre les deux parties et clôt définitivement l’affaire du Sofitel de New York.

L’impact médiatique planétaire de l’affaire a été mesuré par la société d’analyse des médias Kantar Media : Dominique Strauss-Kahn a fait la Une d’environ 150 000 quotidiens nationaux en quelques jours, une couverture médiatique notamment supérieure à celle qui a suivi l’élection de Barack Obama. En France, durant la semaine du 15 au 22 mai 2011, Kantar Media a comptabilisé 13 761 unités de bruit médiatique (UBM), soit un niveau jamais atteint depuis la création de cet instrument de mesure en 2000 : chaque Français de 15 ans et plus aurait été en contact 137 fois avec cet événement dans les médias.

affaire DSK

L’annonce de l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn et le déclenchement de l’affaire ont par ailleurs généré une hausse des audiences des journaux télévisés et des magazines d’information des chaînes françaises, notamment d’information continue, ainsi que des ventes de la presse écrite (+ 113 % pour Libération par exemple).

En outre, selon l’institut Netscope, l’affaire a eu un écho certain sur les blogs et les réseaux sociaux, notamment Twitter, phénomène également constaté sur Facebook ou l’encyclopédie en ligne Wikipédia238. En comparant les périodes du 15 au 21 mai 2011 et du 25 au 31 décembre 2011, Google a enregistré un intérêt 50 fois plus important du terme « DSK ». Une enquête réalisée en ligne du 20 au 23 mai 2011 par l’institut Harris Interactive constate qu’une majorité de Français « portent un regard assez critique sur le traitement médiatique de l’“affaire Dominique Strauss-Kahn”, particulièrement outre-Atlantique » et « considèrent que les médias n’ont pas respecté la vie privée de Dominique Strauss-Kahn ».

L’avocat Fabrice Lorvo estime que Dominique Strauss-Kahn doit faire face à son retour en France, à ce qu’il appelle « un procès médiatique » et Céline Asselot se demande sur France Info si l’on se dirige en France vers « une justice médiatique ».

Le journal France-Soir soumet quelques photos des protagonistes de l’affaire DSK à un psychologue, spécialiste de l’analyse des comportements physiques, et publie ses conclusions le 8 août 2011.

Le même questionnaire nous a informé que toutes les personnes interrogées ont trouvé que l’affaire DSK  a été surmédiatisée  Néanmoins, l’avis de Franck Gervais diffère:

Pensez-vous que l’affaire DSK a été surmédiatisée? 

Sincèrement.. non, j’en ai pas l’impression. Elle est tellement énorme cette affaire. Ce type était promis à la présidence de la république. C’est une histoire toute bête,  qui arrive à quelqu’un qui est prétendu a une destinée extraordinaire.

Il y a plein de choses derrière cette histoire, déjà le fait que ça change la donne politique. Sans cette affaire vous imaginez ?  François Hollande ne serait pas président. Non non je ne pense pas, dans mon esprit je pense que c’est l’affaire la plus énorme depuis le 11 septembre. Après effectivement… en plus maintenant il y a des chaines infos télévisées qui sont des robinets à infos, à images. On a vu cette scène avec DSK les mains menottées.. Ce qui n’est pas autorisé, normalement on ne doit pas le voir et on l’a vu en boucle pendant des heures. Mais effectivement je suis dans la partie comme on dit, après nous localement on en a fait un peu mais pas tant que ça forcement. Un peu parce qu’en plus on avait une jeune femme originaire de la région, Tristane Banon, qui a fait savoir qu’elle avait du subir des avances de DSK donc là on avait aussi notre vol et régional, en quelque sorte local de l’affaire. Collatérale mais liée quand même à l’affaire.C’est démentiel et puis dans notre région il y a beaucoup d’élus socialistes, tous dans une dynamique globalement d’être derrière DSK à commencer par Laurent Fabius qui a quand même dit «  François Hollande président? Vous rigolez » ou quelque chose d’approchant. N’empêche qu’il est devenu président, qu’il l’a soutenu et qu’il est sont ministre maintenant.  C’est une affaire extraordinaire mais peut être que certains médias, et tout ça mit bout à bout à été un phénomène d’overdose… ça a été un feuilleton avec des épisodes, avec d’éternels rebondissements jusqu’au dernier moment. On peut dire que l’affaire est terminée mais il a ses histoires avec le Carlton… Mais c’était quand même le challenger n°1, c’était pas rien.. Vous imaginez qu’il se passe la même chose, aux Etats Unis, le rival d’Obama par exemple.. En tout cas dans mon éducation c’était impossible, et ça s’est passé. Un type avec un destin incroyable qui gâche tout.. La réalité dépasse la fiction.  Donc je ne pense pas qu’on en ai fait de trop et je pense qu’il y avait aussi une attente du public même pour quelques épisodes on a un peu tourné dans la semoule. Il y a même un bouquin qui a été rédigé sur cette affaire, il a été fait par des journalistes du monde je l’ai acheté et j’ai du le prêter à 25 personnes autour de moi je ne sais même plus d’ailleurs où il est. Il se lit très bien, il n’a pas été contesté par qui que ce soit et on y apprend des choses incroyables.

Pour finir, nous avons poser notre problématique à Franck Gervais:

Les médias français façonnent-ils l’opinion publique ou reflètent-ils cette dernière?

Je dirais que c’est les deux. Effectivement on traite la plupart du temps les sujets qui intéressent les gens. On va pas parler de la pilule quand il ne se passe rien sur la pilule, on va en parler lorsque les gens seront disposés à en parler, à réagir. Ce sont parfois les évènements qui font l’opinion et puis nous on est quand même dans une problématique de proximité, on s’intéresse à l’actualité dans son ensemble mais on a nos petites déclinaisons locales, régionales.  Je me pose jamais la question dans ces termes là, est ce que je participe à faire l’opinion ou non. J’essaye de bien faire mon travail, d’intéresser les gens… mais certainement ce que je suis moi, ce qu’on est nous collectivement ici, il y a un moment où l’on va tirer le trait un peu plus fort sur tel évènement, tel sujet, parce qu’il y a une sensibilité ici que l’on a… Mais tout ça n’est pas vraiment pas conscient. C’est du cas par cas, il n’y a pas de règles. On essaye d’informer les gens sur ce qu’il se passe chez eux, sur ce qu’il se passe dans leur environnement, ce qu’il se passe en France, dans le monde et qui a des conséquences chez eux, c’est ce qu’on essaie de bien faire.

Tous les jours il y a un moment ou je vais me demander qu’est ce qui va intéresser les gens. On parle des péages qui augmentent parce que ça intéresse fondamentalement les gens, on est dans une région où on utilise beaucoup la voiture pour voyager, pour aller à Paris, à Caen. Il y a beaucoup d’autoroutes payantes. Qu’est ce qui va intéresser notre coeur de cible,  il est sensible à la météo du jour,  à la circulation.. D’ailleurs hier soir je faisais un papier sur les hausses des tarifs, je donne une petite phrase d’un des concessionnaires d’autoroutes qui dit « oui mais ça augmente chez nous mais moins que dans les taxis, qu’à la SNCF.. » . Alors j’ai reçu des remarques par mail de gens qui contestaient en disant « c’est un peu fort de café comme comparaison » J’ai des retours qui me prouvent qu’avec ce sujet, on a touché juste. La question est qu’est ce qui va intéresser nos auditeurs, j’essaye d’être comme eux. J’écoute ma radio, j’écoute d’autres choses, quand je suis dans ma bulle professionnelle j’essaye de me mettre à leur place et de leur apporter l’information qui va le plus les concerner.
Donc est ce que je suis influencé par l’opinion? Est ce que je participe à alimenter l’opinion publique? Dans un certain sens… certainement plus ou moins selon les sujets.. C’est un peu des deux, il n’ y a pas de plan… on a nos fondamentaux éditoriaux qui sont d’être dans le quotidien de nos auditeurs au maximum et de leur rapporter l’information qui doit les concerner le plus.

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